02/05/20 : Traitement personnalisé des tumeurs germinales métastatiques de mauvais pronostic orienté par la cinétique de décroissance des marqueurs tumoraux. (Etude Getug 13).
Contexte : Les recommandations de l’ESMO des tumeurs germinales (TG) testiculaires (*) ont été récemment mis à jour en incluant le concept de l’étude GETUG 13 dans la prise en charge des tumeurs germinales métastatiques de mauvais pronostic selon (IGCCCG). On profite de l’occasion pour reprendre les détails de cette étude.
Etude (**) : Phase III, randomisée multicentrique qui a inclut 263 patient présentant des TG métastatiques de mauvais pronostic. Tous les patients ont reçu un cycle BEP. En fonction de la cinétique de décroissance des marqueurs tumoraux dosés entre J18 et J21 (***), les patients ont été subdivisés en deux groupes : groupe cinétique de décroissance favorable et groupe cinétique de décroissance défavorable. Les patients présentant une cinétique défavorable ont été randomisés en deux groupes : Groupe (BEP) qui recevra 3 autres cycles BEP et groupe (dose dense) qui recevra une chimiothérapie dose dense avec un schéma comportant 6 molécules de chimiothérapie (Cisplatine, Bleomycine, Etoposide, Oxaliplatine, Paclitaxel et Ifosfamide) sous couverture de G-CSF.
Résultat : 203 patients étaient recensés dans le groupe cinétique défavorable. Parmi eux, 105 ont reçu une chimiothérapie BEP et 98 ont été planifié pour la chimiothérapie dose dense. La survie sans progression pour le groupe dose dense était à 59% contre 48% pour le groupe BEP (p=0.05).
Le schéma dose dense était plus toxique sur le plan neurologique et sur le plan hématologique. Par contre, les incidences des neutropénies fébriles et des décès toxiques étaient équivalentes dans les deux groupes.
Conclusion : Une chimiothérapie dose dense pour les TGs métastatiques de mauvais pronostic avec une cinétique défavorable de décroissance des marqueurs tumoraux réduit le risque de progression et de décès comparée à la chimiothérapie classique BEP.
PS : Des données plus matures de cette étude ont été présentées à l’ASCO 2016 (****). Avec un recul médian de 5.6 années, la SSP dans le groupe dose dense était de 60% contre 47% dans le groupe BEP (p=0.037). Les SG à 5 ans étaient respectivement de 70.4% et 60.8%, (p=0.12).
(**)https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25456363
(***)https://www.gustaveroussy.fr/calculation-tumor/NSGCT.html
(****)https://ascopubs.org/doi/abs/10.1200/JCO.2016.34.15_suppl.4504